La proposition de réforme du certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) en Wallonie suscite actuellement un débat animé au sein de la communauté immobilière. Prévue pour concerner principalement les nouvelles constructions ou celles en cours, cette initiative ne fait pas l’unanimité et soulève plusieurs interrogations quant à sa faisabilité et sa cohérence avec les objectifs environnementaux de l’Europe.
Le certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) est un outil utilisé en Wallonie pour évaluer l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels et non résidentiels. Il fournit des informations sur la consommation d’énergie d’un bâtiment ainsi que sur son impact environnemental, sous forme de lettres allant de A (très performant) à G (peu performant). Le score PEB est calculé en prenant en compte plusieurs critères, tels que l’isolation thermique, la ventilation, le système de chauffage et de refroidissement, les sources d’énergie utilisées, ainsi que les équipements électriques et sanitaires. Ce calcul permet d’évaluer la performance énergétique globale du bâtiment et d’identifier les éventuelles améliorations à apporter pour réduire sa consommation d’énergie et ses émissions de CO2.
En Wallonie, la possibilité d’une réforme concernant le certificat PEB a été soulevée. Le principal point de controverse réside dans le fait que cette réforme autoriserait encore l’utilisation de chaudières au mazout et au gaz dans les nouvelles constructions, malgré leur interdiction prévue en Europe dès 2040 en raison de leur impact environnemental néfaste. Cette décision pose la question de la compatibilité de la réforme avec les objectifs européens en matière d’énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La directive européenne vise à atteindre les 49 % d’énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment d’ici 2030, mais la réforme du certificat PEB en Wallonie semble aller à l’encontre de cet objectif. De plus, elle semble également contredire les ambitions régionales, comme le Plan Air Climat Energie de la Wallonie, qui prévoit notamment l’interdiction du mazout dans les nouvelles constructions d’ici 2025. Cette incohérence soulève des préoccupations quant à la capacité de la Wallonie à respecter ses engagements environnementaux.
Outre les considérations environnementales, la réforme pourrait également avoir des répercussions économiques et sociales significatives. Les citoyens qui opteraient pour des chaudières au mazout ou au gaz dans leurs nouvelles constructions devraient éventuellement les remplacer d’ici 2040, ce qui entraînerait des coûts supplémentaires et des contraintes logistiques pour les propriétaires. De plus, cette réforme risque d’accentuer le fossé énergétique déjà présent entre la Wallonie et la Flandre, où le placement de chaudières au mazout est déjà interdit depuis 2022, créant ainsi des disparités régionales en matière de transition énergétique.
Malgré les critiques, le gouvernement wallon, à l’origine de cette réforme, souligne que la priorité sera d’abord le remplacement des chaudières au mazout, plus polluantes, et seulement celui du gaz aux alentours de 2035. Cette approche progressive vise à atténuer les impacts environnementaux tout en tenant compte des contraintes économiques et sociales des citoyens.
La réforme du certificat PEB en Wallonie suscite ainsi des débats passionnés quant à sa pertinence et sa cohérence avec les objectifs environnementaux régionaux et européens. Alors que certains soutiennent son approche progressive et ses efforts pour réduire l’utilisation des énergies fossiles, d’autres critiquent son manque d’ambition et son potentiel à retarder la transition énergétique. Il reste à voir comment cette réforme évoluera et quelles seront ses implications pour le secteur de la construction et l’environnement dans les années à venir…
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