Depuis quelques mois, la Belgique est secouée par une nouvelle annonce dans le secteur immobilier : l’accès au crédit hypothécaire risque d’être de plus en plus difficile. Les banques commerciales et les médias ont avancé tout un tas de théories mais qu’en est-il réellement?
Le Comité européen des risques systémiques (qui est chargé de surveiller si le système financier se porte bien en Europe) met en garde la Belgique face à l’endettement. La cause ? Nos banques accorderaient trop facilement des prêts hypothécaires. Elles font en permanence jouer la concurrence, proposent des offres alléchantes, des taux d’intérêts bas et attirent donc tout le monde. On pourrait se dire « quel est le problème? Tant mieux pour nous ! ». Mais il y a bien un hic : les Belges s’endettent et cela provient principalement des emprunts immobiliers. Si les Belges s’endettent, la Belgique s’endette. Et si la Belgique s’endette, l’Europe risque des complications financières.
D’autres mauvais élèves ont aussi été pointés du doigt : le Luxembourg, le Danemark, La Finlande, La Suède et les Pays-Bas.
Des précautions avaient pourtant été prises en 2013 et 2018 par la BNB pour limiter les risques financiers. Cela semblait fonctionner puisqu’en 2013, les défauts de paiement n’ont touché que 2,1% des nouveaux crédits. En 2018, le nombre est même tombé à 0,94%. Mais cela n’est pas suffisant pour l’Europe, qui considère le marché hypothécaire belge trop « vulnérable ».
La Banque Nationale Belge est donc invitée à prendre des mesures concrètes. Le 25 octobre, les mesures ont été annoncées : les banques devront être plus sévères en ce qui concerne l’accord d’un crédit hypothécaire à partir du 1er janvier 2020.
Les règles ne vont pas être les mêmes pour tout le monde. Les limites vont principalement toucher les investissements locatifs. Dans ce cas-ci, la quotité ne pourra pas dépasser 80% de la valeur du bien.
En ce qui concerne les (futurs) propriétaires qui souhaitent occuper leur bien, le prêt ne devra pas dépasser les 90% du prix d’achat. Ils devront donc financer eux-mêmes 10% de la somme, ainsi que tous les autres frais.
La BNB explique toutefois que ces mesures ne sont pas prises dans le but « d’empêcher l’achat d’une habitation par les jeunes ménages ne disposant pas encore de beaucoup de capitaux propres ». C’est pourquoi il y a des exceptions à cette règle. Les crédits hypothécaires accordés aux primo-acquéreurs pourront atteindre les 100%. Et 5% d’entre eux pourront même les dépasser.
Les banques feront aussi plus attention à la solvabilité des emprunteurs. Les candidats acheteurs devront redoubler d’efforts pour prouver leur stabilité financière et pour obtenir la confiance des banques.
Les banques risquent elles aussi d’être touchées par ces nouvelles règles. Les crédits hypothécaires leur servaient de produit d’appel. Elles vont devoir trouver de nouvelles astuces pour attirer des clients. Mais, en tout honnêteté, on ne s’en fait pas trop pour elles.
Sur papier, il semblerait que ces changements n’impacteraient pas spécialement les primo-acquérants ou les acheteurs n’ayant pas particulièrement de fonds propres. Du moins, c’est le message que la BNB souhaite faire passer. Fake news ? Nous en saurons plus d’ici quelques mois.
Si vous souhaitez plus d’informations quant à votre situation, n’hésitez pas à nous contacter ! Nous pourrons éventuellement vous conseiller sur une alternative ou trouver un bien qui correspond à votre budget.